Aujourd’hui, je vais traiter d’un sujet assez sérieux et sensible, le viol aux Etats-Unis. J’ai remarqué d’énormes différences avec la France. La mentalité sur le sujet n’est pas la même, ainsi que les comportements admis. C’est important de les noter pour faire évoluer les choses. En effet, comme on le répète, les USA ont souvent bien 10 ans d’avance sur la France !
Je veux quand même préciser que mes connaissances sont limités à mes expériences dans le pays. C’est-à-dire à une année dans une fac américaine. Tout ce que je vais dire tiens dans le contexte des étudiants et de la vie sur le campus. Les choses sont sûrement différentes dans les campagnes et les lycées. Je ne peux vraiment savoir. Je vais donc écrire à propos de mon expérience et ce que nous apprenait mon université à propos du viol aux Etats-Unis. C’est avec grande surprise que je découvre les différences avec la France.
De façon générale, le viol aux Etats-Unis est un sujet dont tout le monde se sent concerné
Fille comme garçon, professeurs comme étudiants. Les gens sont conscients et informés de la culture du viol.
La culture du viol est un concept créée aux Etats-Unis qui met en lien culture et viol pour expliquer que certaines règles ou normes dans une société peuvent conduire à des comportements qui tendent à « tolérer, excuser, voire approuver le viol ». On peut relier à ce concept l’apprentissage d’attitudes différentes entre les filles et les garçons depuis l’enfance, ainsi que la société patriarcale.
Par exemple, si un homme veut faire l’amour avec sa femme en rentrant du boulot, mais que celle-ci n’a pas envie : il y a 3 possibilités. Elle peut soit s’exécuter parcequ’elle pense que en tant que épouse c’est normal dans le couple de répondre aux envis de son mari, même si elle n’en a pas envie, soit, son mari peut la forcer, soit, dans le meilleur des cas, elle exprime son non-envie, son mari comprend, ils ne font rien et passe à autre chose.
Sachez que dans certains pays, les lois ne punissent pas les époux qui violent leur partenaire au sein du couple. Des personnes sont même encore surprises et ne comprennent pas comment il est possible de se faire violer par son mari ou sa femme. Toutes les personnes ne sont pas alertées au même niveau de ce qu’est un viol ou non.
Garçons comme filles sont au courant des comportements à éviter pour ne pas être violé et ne pas violer. Parce que oui, certains garçons ne se rendent pas forcément compte qu’ils commettent un viol, tout comme une fille peut ne pas se rendre compte qu’elle a été violée.
La parenthèse
Pour bien comprendre, un viol n’est pas toujours fait dans les conditions les plus extrêmes : par un inconnu dans une ruelle sombre, la nuit. De 80 à 90 % des victimes connaissent leur agresseur! Dans le milieu étudiant, il y a également beaucoup de viols pendant les soirées alcoolisées. En effet, parfois, deux personnes trop bourrées vont coucher ensemble, sans vraiment savoir si les deux partis sont consentants. Des fois, l’alcool ne permet pas d’agir et réagir ou de tout simplement dire non. On n’a également pas la lucidité pour vraiment savoir ce qu’on veut, surtout quand on n’arrive pas loin du « verre de trop ». On le connaît bien celui-là ! Les personnes suivent donc le flow, et le lendemain matin, on se rend compte que le sexe de la veille n’était absolument pas voulu. Filles comme garçons peuvent commettre ces erreurs.
Ça me rappelle la fois où des amis à un ami commun s’inquiétaient pour ce dernier car ils l’avaient laissé seul, pompette, avec une fille qui était sobre. Elle était apparemment assez excitée à l’idée de pouvoir rester avec mon ami en tête-à-tête. Ils craignaient donc que la fille tente un truc et que lui, toujours bien dans ces baskets, mais peut-être pas assez dans sa tête pour être consentant d’une potentielle relation. En fait, ils craignaient que mon pote se soit fait agressé ou violé. Histoire heureuse : il ne s’est rien passé, ou en tout cas, tout c’est bien passé! Mais c’est pour vous dire à quel point les étudiants américains peuvent être alerte sur le viol aux Etats-Unis.
Les universités informent sur le viol aux Etats-Unis
Durant les premiers jours, avant le début des cours, il y avait une pré-rentrée d’une semaine pour présenter de la vie sur les campus américains: « college life ». Durant ces jours il y a eu une tonne d’informations à emmagasiner, certaines importantes, la plupart très ennuyeuses et looongues. En revanche, une m’a interpellée plus que les autres. J’ai été agréablement surprise et carrément étonnée. C’était un petit séminaire à propos du viol. Plus tard, dans l’année, mon université nous a encore interpellé pour une histoire d’agression sexuelle.
Le séminaire:
Par groupe de plusieurs centaines d’étudiants, nous avions différents rendez-vous dans la salle de spectacle. Nous entrions dans la salle sombre, les lumières éteintes avec un immense écran de cinéma étendus. En fait nous ne savions pas vraiment ce qu’on allait voir. C’était la surprise.
Le présentateur a donc introduit aux nouveaux étudiants des notions à propos du viol aux Etats-Unis. Il y avait aussi une petite vidéo humoristique et sarcastique qui passait, d’où l’écran géant baissé. Le sujet était : apprendre aux étudiants à ne pas violer. Oui oui, à ne pas violer!
En effet, cela m’a beaucoup étonnée puisque d’habitude, on remet trop souvent la faute sur la victime « elle n’aurait pas du porter cette jupe » « il ne fallait pas aller dans ce club » « quelle idée de traîner le soir dans ces rues ». Pourquoi faut-il que ce soit aux potentielles victimes d’apprendre les bons comportements quand on peut diminuer le problème en éduquant les agresseurs?? En fait, c’est logique. Mais c’est une idée encore peu admise dans la tête des gens.
Ce séminaire était clairement à l’Américaine. J’ai trouvé ça génial. Premièrement, car ils enseignaient sur un sujet très sérieux et on intégrait de l’humour pour donner un peu de légèreté à ce sujet sensible. Deuxièmement, car je me suis rendu compte dès mes premiers jours dans ce pays, des grosses différences avec la France. Au niveau de la mentalité, de l’éducation et des façon de faire. Les USA ont en effet de l’avance sur beaucoup de plans. Ce pays surprend souvent et c’est dans ces moments-là qu’on remet en doute le fait que les Etats-Unis n’ont pas une culture très existante. En France, il n’y a clairement aucun effort, sûrement par non-conscience de l’importance du phénomène, pour informer toute une population sur le viol. Des événements se déroulent bien évidemment, mais seulement les intéressés s’y rendent. Aux US, c’est un passage obligatoire par ces messages de préventions pour les étudiants.
Un séminaire puis des emails déclarant un crime sur le campus:
La seconde chose qui m’a également beaucoup surprise, c’était un e-mail que tous les étudiants avaient reçu un matin. Une agression sexuelle avait malheureusement eu lieu sur le campus. En France, on ne fait pas circuler ce genre d’infos de façon officielle à un groupe restreint. Il y a bien entendu les bruits de couloir. Mais jamais je n’ai reçu de telles informations en indiquant l’heure, le jour et une description de l’individu.
Il y a en fait une loi aux Etats-Unis qui oblige toutes les facultés a divulguer des informations à propos d’un crime commis sur, et/ou autour du campus. Le motif étant la recherche d’informations, mais aussi de garder la sécurité sur le campus. Il ne rappelle pas forcément des règles de sécurité. Ils demandent en revanche des appels à témoin et donne des numéros de soutiens, etc. Ce sujet est donc vraiment pris au sérieux aux Etats-Unis.
La conclusion de cet article
En écrivant cet article, je me rends compte qu’il est vraiment unique en son genre sur mon blog. C’est, je pense, le premier où je partage un sujet vraiment sérieux, un fléau qui n’est encore qu’au début du chemin. Heureusement, celui-ci a accéléré le pas ces dernières années. En effet, le viol et les agressions sexuelles sont encore tabous, l’éducation à ce sujet est pauvre et l’on en parle très peu. Cela est même plus tabou dans certains pays que d’autres. Le viol aux Etats-Unis, ou en tout cas sur les campus parmi les étudiants, est un sujet dont nous sommes alertés et éduqué à propos.
Finalement, quand je voyage et vous partage ce genre d’expérience, c’est pour partager les connaissances, observations et états de pensée d’autres pays. C’est l’essence même de mes voyages, apprendre, s’ouvrir l’esprit et s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. C’est pour moi passionnant de comprendre et observer une culture. J’aime voir comment celle-ci influe sur les comportements et façon de penser de ces habitants. Cet article est le reflet d’une éducation positive à propos du viol aux Etats-Unis. C’est carrément soulageant et inspirant pour d’autres pays, même avancés, comme la France !