La weed, la beuh, kush, Marie-Jane, la verte, la salade… Les gens sont créatifs lorsqu’il s’agit de lui trouver un petit nom. Cette plante est adulée ou bien au contraire, proscrite et chassée. En effet, elle, qui a grandi naturellement, peut servir à de multiples choses, dont son utilisation pour planer, autrement dit se droguer. Le cannabis aux Etats-Unis est légal dans 34 états dont 11, également pour usage récréatif.
Il y a beaucoup d’autres pays qui ont rendu la weed illégale, notamment sous la préssion des Etats-Unis il y a plusieurs années de ça. Aujourd’hui, les USA ont retourné leur veste, en tout cas dans quelques états, et légalisent la consommation médicalisée, mais aussi récréative, les filous ! Aujourd’hui, ils profitent de ce nouveau marché. Cependant, l’opinion face au cannabis aux Etats-Unis n’est pas unanime. Les pensées des habitants sont bien différentes d’un état à un autre.
Je témoigne de mon expérience, de ce que j’ai appris et observé et vivant dans ce pays où la Marie-Jane est légalisée !
Différentes pensées selon les lois
Comme il est dit dans les premières lignes, ce n’est pas tout le pays qui a légalisé le cannabis, seulement quelques états. D’autres vont même sûrement se rajouter à la liste. L’Alaska, le Colorado, la Californie, l’Oregon, le Nevada, par exemple, ont légalisé toutes sortes de consommation du cannabis, quelle soit médical ou récréative. L’Arizona, la Louisiane, le Minnesota ou encore le Dakota du Nord permettent son usage médical. La Dakota du Sud, là où je vivais, fait encore parti des états où la beuh est complètement illégal.
Il se dit beaucoup que les lois font les mœurs. En effet, dès qu’un gouvernement vote une loi, les habitants finissent, en globalité, par accepter ce que cette dernière évoque. C’était le cas pour le droit à l’avortement, le mariage homosexuel, et aujourd’hui, la weed légalisée.
Dans les états où le cannabis aux Etats-Unis est encore illégal, on rencontre beaucoup de personnes fermement contre son usage de toutes sortes. Ils ont tendance à juger et stéréotyper les consommateurs.
C’est notamment un ami qui me racontait qu’à une soirée, il avait apporté de quoi fumer, étant un consommateur régulier. Tout à coup, deux groupes de personnes lui ont sauté dessus: les outragés, et ceux qui voulaient bien fumer avec lui. Ceux qui étaient fermement contre ne voulais pas l’autoriser à fumer. Ils lançaient des remarques et des attitudes hautaines et négatives à son égard, alors que 2 minutes ils discutaient, rigolaient, et sociabilisaient bien… Son pétard, il a quand même bien finis par le consommer, de façon conviviale, avec ces amis!
De façon générale, les fumeurs sont ni discrets, ni indiscrets. Ils fument, c’est tout. Cela fait parti de leur quotidien, comme quelqu’un qui fumerai ses clopes. On s’en fou en fait, ça ne change pas grands choses à notre quotidien.
Un soulagement pour les fumeurs de cannabis aux Etats-Unis
Le fumeur de cannabis aux Etats-Unis n’est plus un délinquant, en tout cas dans certaines circonstances (médical/récréatif) et certains états. Le fumeur peut fumer son bédo tranquillement, sans faire quelque chose de mauvais face à la loi. Il est décomplexé et n’est plus déviant, ni face à la justice, ni face aux autres individus. En effet, lorsqu’on déroge à une règle ou une loi communément admise, on nous peut nous percevoir comme déviant. Le déviant porte énormément de stéréotypes négatifs. Les personnes fumant du cannabis portent également leurs propres stéréotypes négatifs, comme quelqu’un qui ne fait rien de ces journées, un hippie ou un drogué…
Ainsi, dans un pays ou un état où la consommation de weed est interdite, beaucoup de personnes vont coller une étiquette aux fumeurs. S’ils ne cherchent pas à connaître d’avantage les personnes que sont les consommateurs, ils ne jugeront et percevront plus que part les stéréotypes et l’étiquette attribuée. Peut s’en suivre toutes formes de discriminations.
Ainsi, dans un état où la beuh est légale, les habitants ne jugent plus les fumeurs que par leur consommation. Ces derniers ne craignent plus des représailles, et n’ont plus besoin de se cacher. Finalement, en décriminalisant ou légalisant le cannabis aux Etats-Unis, ils donnent la liberté à quelques humains qui ont choisi de consommer cette plante.
Le marketing du cannabis aux Etats-Unis
Qu’on soit honnête, si certains états ont autorisé le cannabis aux Etats-Unis, ce n’est pas uniquement pour rendre certaines personnes plus libres. Certains argumenteront et montreront des chiffres prouvant la baisse du taux de criminalité. Il faut quand même souligner que ce produit étant légal, est taxé et rapporte donc des sous à l’Etat. Les business de cannabis se font également bien les poches. Cette plante naturelle voit donc son marché s’ouvrir de façon très florissante, puisqu’elle devient légale et avec beaucoup de demandes.
Le cannabis est donc un produit du marché comme un autre, pour lequel on lui octroie une image marketing. L’image peut être différente selon la marque et le magasin… C’est la magie de la communication et de la présentation.
L’image marketing par les différentes marques
Je suis entrée dans différents Weed Shop, on retrouve une image parfois plutôt luxe/précieux, parfois plus neutre. Soyons clair, la weed n’est pas un produit luxueux, quoi qu’elle vaut quand même son prix, des gros fumeurs devront y consacrer tout de même un bon budget.
La weed étant un produit médical, l’image marketing montre un produit propre, précieux. Lorsqu’on rentre dans les magasins, d’abord, il y a un sas, hautement sécurisé ou non, mais toujours avec la présence de vigiles. Ils vérifient ton identité ainsi que ton âge. À l’intérieur du magasin lui-même, c’est tout blanc, vitré, espacé. Parfois, il ajoute des éléments pour donner un charme à la boutique et renvois moins à une image luxueuse ou pharmaceutique propre. Parfois, c’est carrément plus roots, cela donne un côté authentique et plus personnel au magasin.
Les services sont toujours nickel. On passe toujours un moment agréable dans les « Cannabis store ». Le personnel est toujours à l’écoute du client, et en général, ils conseillent bien. Ils parlent d’un produit qu’ils connaissent et sont contents de guider et vendre des produits qu’ils consomment et dans lesquels ils croient. Ils rigolent et sont super décontract’ avec les clients ! Et ce n’est pas parce qu’ils sont sacrément défoncés au travail. Il est interdit de fumer ou d’être sous l’influence de la substance pendant les heures de boulot. Normal, on veut un business qui roule, quand même.
Il n’y a donc pas une image de gros babos, pas comme dans les magasins traditionnels pour fumeur qu’on trouve par exemple en France. Je parle de ces boutiques, en général locale, affichant les couleurs rasta, qui vende des tentures, t-shirt Bob Marley, le tout dans une ambiance très rasta. Ce n’est pas non plus l’image un peu crado de la plupart des « smoke shop » aux USA. Ces magasins où tu trouves également tout l’attirail du fumeur : shisha, grinder, pipe, briquet, tabac…
Pleins de choix et de façons de consommer le cannabis.
Le choix
« Combien de % de THC vous voulez ? C’est-à-dire la voulez-vous forte ou plutôt douce ? De quel grammage aurez-vous besoin? Vous faut-il une weed qui pose, qui excite ou pile entre les deux ? Alors vous aurez respectivement le choix entre indica, sativa ou hybride. »
Le choix est immense dans les weed stores. En plus de nouveaux arrivages réguliers, vous aurez déjà le choix avec pleins de beuh différentes. En effet, on peut choisir entre 3 sortes : indica, qui pose, sativa, qui excite, et hybrid, qui est un mélange entre indica et sativa. De plus, après avoir choisi les effets globaux que vous souhaitiez, le menue indique également la contenance en THC. Ainsi, cela devient un repère pour connaître la quantité de THC inhalé, puis dans le sang, que vous voulez bien vous enfiler. Il suffira d’en fumer moins ou plus, par rapport à d’autres weeds, selon le niveau d’altitude que vous voulez atteindre.
De plus, si le vendeur connaît bien ses produits, il pourra vous aiguiller quant aux effets de chacune, selon leur variété. En effet, est-ce que vous voulez une sativa qui vous rend complètement euphorique ou une qui vous rend plus créatif ? Ainsi, en magasin, on peut vous diriger vers la beuh dont vous avez besoin.
Consommer de différentes manières
Il y a tellement de manières possibles et inimaginables de consommer le cannabis de nos jours! J’étais tellement surprise, étonnée et intriguée. C’est dingue tout ce qui est possible de faire avec une plante.
- Cannabis à vapoter, c’est-à-dire muni de votre e-cigarette ou tout autre dérivé, vous pouvez inhaler du produit imbibé de THC.
- Dabber : utiliser un dabbe(u)r pour dabber du dab. En fait, c’est un nouveau mot pour exprimer une nouvelle manière de fumer le cannabis. Le dab est l’huile de cannabis hyper concentrée en THC, entre 70 et 90% de THC. Ce n’est pas liquide, mais cireux, ça fait comme une petite patte. On utilise ainsi un dabbe(u)r, une sorte de bang special pour dabber. Il faut mettre juste un peu d’huile qu’il va falloir hautement chauffer en réchauffant le verre du dabbe(u)r,sur laquel l’huile repose.
- Le cannabis à manger, ou aussi appelé « edible ». Il existe des cookies, des bonbons, des chewing-gum… Leur grammage est indiqué sur les sachets, en précisant à l’unité.
- Cannabis à boire. Il existe en effet des boissons contenant le tétrahydrocannabinol. (THC)
- Acheter des tête pour rouler soi-même. C’est la forme la plus connue et répandu pour fumer le cannabis. C’est aussi la méthode qui revient le moins cher.
- Acheter des joint pré-roulés. Et oui, si vous n’être pas un as du roulage, que vous n’être pas un grand fumeur ou que vous voulez vous faire un petit plaisir, on peut carrément acheter les joints à l’unité, déjà roulés ! Des fois, ce ne sont que des sticks, mais ils viennent alors par deux dans leur tube d’emballage. Parfois, ils sont roulés dans des grandes feuilles.
- Et encore beaucoup d’autres méthodes…
Il y a donc le choix pour tous les goûts et pour tous les consommateurs : occasionnel, régulier, festif, gourmand…
Connaître son produit avant de le consommer
En fait, ce qui est bien, lorsque la consommation, même récréative, est légale, elle peut être sous contrôle. Le contrôle s’applique aussi bien de façon personnelle que publique.
Je m’explique. Un consommateur va pouvoir acheter des produits certifiés par des labels. Ce n’est donc, en principe, pas n’importe quoi qui est en vente. Il peut donc acheter quelques choses en lesquelles il peut avoir confiance, qui ne lui pourrira pas le crâne comme pourrait lui faire quelque chose coupé et recoupé au marché noir.
De plus, les sites internet des marques et/ou des boutiques de cannabis partagent des informations préventives et/ou informatives quant à la consommation. En effet, ils préviennent des effets secondaires, expliquent les symptômes d’un bad trip et comment le gérer en tant que consommateur ou amis du consommateur, par exemple. Ces sites sont normalement accessibles pour les 21 ans et plus. Légaliser le cannabis aux Etats-Unis permet d’en parler de façon décomplexée et ainsi d’informer pour pouvoir gérer sa consommation et ses réactions face à la substance.
Finalement, si un jour vient, les autorités trouvent que la consommation est trop haute, ils pourront toujours, s’ils le souhaitent, lancer des campagnes publicitaires ou préventives pour diminuer la consommation. Par toutes sortes de média, si le message se diffuse assez, cela peut changer le comportement global des personnes. Ainsi, en légalisant le cannabis aux Etats-Unis, un contrôle est possible de façon publique ainsi que personnelle sur ce produit réglementé.
Attention aux effets secondaires du cannabis!
Le cannabis ce n’est pas tout beau, tout rose ; ou tout vert. Si vous en fumez trop, et tout dépend d’une personne à une autre, vous pouvez connaître des effets secondaires : nausée, bad trip, paranoïa, angoisses, anxiété, par exemple. Les deux derniers mentionnés sont des symptômes qui peuvent durer sur du long terme, et ceux, sans même que la substance fasse encore effet dans le corps. Dans un quotidien, c’est plutôt très contraignant !
De plus, même s’il s’agit d’une drogue dite « douce », elle provoque quand même des addictions. Elle peut être plus insidieuse et implicite qu’une addiction à une drogue dure, mais quand même bel et bien présente. De plus, drogue dure ou douce, les addictes sont très souvent dans le déni. Posez-vous les questions : est-ce que je peux me détendre sans fumer mon pèt’ ? Est ce que je peux m’amuser sans fumer? Est-ce que je peux dire non ? Est-ce que je peux me retenir de fumer pendant 1 semaine/2 semaines/1 mois facilement ? Et puis fait le test pour de vrai!
L’empreinte écologique du cannabis aux Etats-Unis
Le cannabis, un produit pour les écolos amoureux de la nature ? Pas si bien dire. Déjà, voir un fumeur de cannabis comme un babos’ qui aime les champs, la campagne, sa guitare et parler d’écologie, c’est un stéréotype. Il y en a sûrement, tout comme il existe des gens qui aime leur campagne, la guitare et qui parle d’écologie sans fumer de cannabis. Avec la weed légalisé et la consommation décomplexée, on apprend que monsieur et madame tout le monde fument. De l’employé de bureau, au grand patron, à l’étudiant ou au fermier. N’importe lequel d’entre eux peut être consommateur.
Donc, pour en revenir au sujet de ce point, le cannabis aux Etats-Unis n’est pas si écologique, et n’est pas un truc d’écolo et de hippie. En effet, le cannabis, lui, est un grand consommateur d’énergie. En effet, son habitat naturel est chaud et humide et nourrit par une grande quantité de soleil et d’eau. Dans les champs en Californie, là où cours la sécheresse, vous imaginez que l’eau est versée à foison ! Pour ce qui est de la pousse en intérieur, la lumière artificielle ainsi que pleins de machines pour recréer un climat adéquat sont nécessaires. Cette fois, c’est l’électricité qui circule plein pot.
De plus, j’ai appris très récemment qu’il y avait également du cannabis d’importation. En effet, il y a des champs de cannabis aux Sri Lanka, par exemple, là où le climat est plus opportun. Celui-ci est donc dédié à l’exportation pour les Etats-Unis. À présent, c’est une histoire de transport pétrolier, pas très écolo ça encore.
… Mhh mhhh, qui peut se proclamer écolo pure et dure quand on fume un tel cannabis ?
Peut être faut il se diriger vers un cannabis plus local et naturel?
C’est donc ce que j’ai appris lorsque j’ai vécu 1 an en Dakota du Sud, en profitant de voyage et découverte de la vie locale aux Etats-Unis. L’avenir de la weed va t’elle suivre cette ligne mercantile que prennent les USA ou va t’elle continuer d’être réprimée ? Quoi qu’il en soit, son développement demande encore des améliorations.
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